vendredi 15 août 2008

Ou va le PS ?

Juillet 2008 : Démantèlement du droit social

Si la droite à une cohérence, reconnaissons lui celle de l’idéologie libéraliste et de la suite dans les idées, pardon dans l’idée. «En remettant en cause la hiérarchie des accords qui obligeait un accord d'entreprise à être au moins aussi favorable aux salariés que l'accord de branche qui l'encadrait, le gouvernement ouvre la porte à un formidable démantèlement du droit social. Désormais un chef d'entreprise pourra fixer le temps de travail de ses salariés dans une négociation dont il sera le maître du jeu, sans aucune autre limite que la durée maximale de 48 h de la directive européenne » dit l’économiste de gauche Pierre Alain Muet. Autrement dit un libéralisme juste tenu en muselière par des « plafonds humanitaires » et encore… quand on voit les pressions psychologiques pour faire démissionner des employés ayant 50 ans et un jour dans de grandes entreprises… ou les suicides. Les socialistes inaudibles ? Peu de visibilité, très peu de relais médiatique en tout cas. Je note que les socialistes s’engagent dans la voie ouverte par Pierre Larrouturrou et s’expriment pour comparer les temps de travail en France avec les autres grands pays industrialisés. Reste à expliquer « le pourquoi » de cet acharnement de la droite sur les 35 heures et sur un détricotage s’échelonnant sur 2003, 2004, 2005, 2007 et 2008.

La droite n’a pas d’idées mais un objectif

On peut et on doit contester les chiffres avancés par la droite, mais il y a un effet « ma parole contre votre parole », vos chiffres contre nos chiffres. Bataille des idées ? Même pas ! La droite n’a pas d’idées mais un objectif : elle se confond historiquement avec le patronat et la question des 35 heures en est la preuve la plus évidente.

Pourquoi la droite ment ?

Faire de la prospective c’est avant tout regarder en arrière pour savoir ou l’on va ! A Marseille cette image devient bien plus parlante : si vous êtes sur un bateau à moteur en regardant vers l’arrière vous verrez facilement par la trace laissée par le sillage si votre embarcation vire à droite ou a gauche ou garde son cap. La première constatation est que la droite a toujours été contre l’amélioration du cadre de vie des travailleurs.

L’amélioration du cadre de vie des travailleurs.

Voila un mot important ! Car il englobe tout ce que la gauche a arraché au patronat et à la droite depuis le 19ème siècle : les congés payés, l’hygiène et la sécurité au travail et bien sur la diminution du temps de travail. Comme si la différentiation des classes sociales ne devait se faire que par l’oppression : l’abrutissement au travail. Comme massue, comme camisole chimique au « ne rien changer ». Il y a bien sur un débat nouveau de « finalité économique » qui vient s’ajouter par-dessus celui du temps de travail. Travailler encore plus pourquoi faire ? Devons nous entrer en récession ou courir après la croissance et « croitre » pourquoi ? Pollution, déforestation, réchauffement climatique, énergies fossiles, ce nouveau monde n’est-il pas l’occasion de tout remettre à plat après un 20eme siècle assez contrasté et dévastateur. Est-ce que l’amélioration du cadre de vie de tout un chacun n’est pas un idéal pouvant se décliner politiquement et économiquement ? En tous les cas il n’en prend pas le chemin avec une droite française retrouvant des accents de brutalité d’avant guerre.

Que veulent la droite et le patronat ?

Un monde ou l’employé est embauché le matin et débauché le soir même. Une petite structure plus ou moins stable et une plèbe corvéable à merci sur lequel le chantage a l’emploi devient l’arme régulatrice des conditions de travail et de salaire. Je n’exagère même pas, regardez :

  • le confit Bosch (le passage, obtenu en 2004, aux 36 heures payées 35 dans son usine de Vénissieux pour éviter une délocalisation et maintenant à l’échèle nationale)
  • Dunlop fait du chantage à l'emploi à Amiens pour obtenir les 4x8
  • Auchan accusé de chantage à l'emploi…

Voulons nous de ce monde la ?

Mais à bien y regarder ce n’est plus vraiment la droite « politique » qui propose mais la droite « économique » via son bras occulte, le Medef syndicat patronal.

  • Sécurité Sociale : départ du MEDEF avec pour slogan “ Quitter pour reconstruire ”.
  • « En avant l’Entreprise, en avant la France » : c’est le slogan du MEDEF qui a décidé de présenter ses propositions pour les prochaines échéances électorales.
  • Forum de Strasbourg : « Réformer la protection sociale ».
  • Forum de Marseille : « Améliorer l’attractivité de la France ».

Si le Medef a été le meilleur relais de droite contre les 35 heures, il a aussi produit des dégâts en ré-augmentant la pénibilité au travail. Comment ? Tout simplement en récupérant ici ou la tout ce qu’il pouvait sur le dos des salarié : ici un temps de pause, la, la réduction du temps à passer sur le façonnage d’une pièce, ou des objectifs commerciaux révisés à la hausse. Ce qui a engendré une augmentation des accidents du travail et du stress. Le pire est d’entendre des idéologues de droite annoncer que ces effets pervers viennent… des 35 heures !

La communication politique.

la communication à droite :

  • un seul cheval de bataille : les 35 heures (et dire qu’ils parlent de bataille des idées…)
  • un seule idée déclinée sur tous les tons.
  • un une logique de la culpabilisation (Michel Godet artisan des heures sup pour la droite parle ainsi : il faut que les fourmis travaillent plus pour améliorer la vie des cigales, il parle aussi « des français qui se lèvent pour travailler », sous entendant que les autres prennent du plaisir à dormir).
  • Avantage : un message clair, facilement martelable, relayable, identifiable, déclinable à loisir, l’argument fini par devenir réalité.
  • Inconvénient : critique devenant obsessionnelle (on finit par tout y rapporter), manque de d’alternative au débat.

La communication à gauche :

  • Contester la droite dans l’argumentation économique.
  • Répondre au coup par coup.
  • Avantage : afficher auprès de l’opinion la crédibilité d’un discours économique de gauche.
  • Inconvénient : toujours un temps de retard (courir après la droite dans l’argumentation), illisibilité du message car relayé par plusieurs officines socialistes sans hiérarchisation.

Au fond, à gauche, il n’y a pas de communication !

Mais bien plus si nous regardons cette communication elle ne développe pas son propre schéma, sa propre vision concrète du futur. Communiquer c’est investir sur le futur. Puisqu’il n’y a pas de chef, qui va décider « où investir et sur quoi » ? Nous avons juste un parti au bord de l’implosion, récoltant mécaniquement des fonds et que personne ne veut quitter sous peine de perdre le magot.

Nouvelle Gauche – Urgence Sociale

C’est ici que la contribution « urgence sociale » prend tout son sens. Parce qu’avant de prendre la parole au nom des socialistes de France il serait de bon ton que la maison socialiste se reconstruise non pas autour d’une ambition, mais autour de valeurs simples que personne ne peut ignorer. Ces bases sont aussi des objectifs, mesurables, attestant de l’évolution du travail des socialistes pour préparer une nouvelle alternative. C’est cette crédibilité qui nous manque. Personne ne sait vraiment ce que ferait Pierre ou Paule s’ils venaient au pouvoir. Alors voter pour eux, pourquoi faire ? Ce que propose la contribution « urgence sociale » c’est de redonner un cadre de travail au parti, montrer que l’on a quelque chose à dire, a faire indépendamment des personnes qui pourraient incarner cette volonté politique.


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